Manifeste

Si c'est votre première visite, je vous invite à LIRE LE MANIFESTE!

mercredi 30 mai 2012

Vos impôts sur Visa?


Giscard Tremblay (sarcasmesocietal.com) nous aiguille vers cet article intéressant, qui annonce qu'il sera bientôt possible de régler nos impôts à l'aide de notre carte de crédit.

Pour quelqu'un qui paie son compte dès réception, ça devient intéressant côté primes et récompenses. Imaginez : payer 5000 piastres en impôts, donc accumuler 50 patentes-à-points en « récompense »... Pour une fois, ce serait sympa de payer nos impôts!

Pour ceux qui laisseraient traîner le compte Visa sur le coin de la table et qui paieraient seulement le minimum dû, ça devient du pur délire!

En effet, le même 5000 piastres d'impôts sur une carte « normale » au taux de 19,4 % — peut-on réellement parler de normalité à ce taux usuraire? — en ne faisant que le paiement minimum de 5 % chaque mois :

Vous aurez remboursé au bout de 9 années et 10 mois et payé 7337,12 $ en tout.

Votre carte n'exige que 3 % comme paiement minimum?

Vous aurez remboursé au bout de 20 années et 3 mois et payé 10 603,18 $ en tout.

Mais, vous vous consolerez en vous répétant que vous avez empoché 50 patentes-à-points...

yaaaa... houuuuu...

Amusez-vous à mesurer les dangers des cartes de crédit à l'aide de la calculatrice de l'ACFC

:: DANS L'FOND D'LA CAISSE

Ce petit exemple ne fait que démontrer — une fois de plus — que les grandes financières préfèrent nous faire payer à l'infini, plutôt que de nous voir finir de payer. Méfiez-vous des faibles mensualités : elles cachent souvent de gargantuesques intérêts.

Et comme nous le mentionnions dans un article précédent, est-ce que nos impôts vont soudainement augmenter de 3 % parce que l'Agence du Revenu sera considérée commerçante Visa/MasterCard?

:: APARTÉ

Cette semaine, La p'tite caisse a franchi le cap des 4000 pages visitées. Merci encore à vous tous et s'il vous plaît; si vous y croyez, partagez!


mardi 29 mai 2012

Même pas d'carte, Visa et MC vident vos poches!


:: P'TITE INTRODUCTION

Vous êtes-vous déjà demandé pourquoi Canadian Tire vous offre sa précieuse monnaie-maison, seulement lorsque vous réglez vos achats comptant ou par carte débit?

Ils vous redonnent (en partie) ce que leur aurait coûté la transaction en frais de carte de crédit!

En effet, au cas où vous l'ignoreriez, les commerçants qui acceptent les cartes de crédit se voient imposer des frais d'administration par les grandes institutions de crédit.

Entre 1,5 et 3 pour cent. De plus. Sur votre facture. Caché dans le prix d'achat. Cinq milliards de dollars par année. Ouf!

Un peu plus sur les formalités des cartes de crédit ICI.

Et dans un « généreux » souci de ne pas pénaliser les ceuses qui paient par carte de crédit, les Visa et MasterCard de ce monde interdisent aux commerçants d'ajouter ces frais aux seuls consommateurs qui font chick-a-chick.


Que vous sortiez ou non votre carte de crédit à la caisse, que vous possédiez ou non unedite carte de crédit, vous payez toujours ces frais. Et ne sachant trop quelle carte leurs clients présenteront au moment de régler l'achat, les commerçants ne courent aucun risque et fixent leur prix de vente en fonction du taux le plus élevé, soit 3 %.

Je les comprends, les pauvres. Mais je ne comprends pas comment un tel stratagème a pu s'installer et perdurer aussi longtemps.

En fait, ce constat s'insère dans une série d'absurdités que mon cerveau refuse d'accepter :

  • Pourquoi devrais-je payer autre chose que de véritables frais de crédit sur une carte de crédit?
  • Pourquoi ma Caisse et ma Banque m'imposent-ils des frais pour accéder à mon propre argent, que ce soit en paiement direct, transactions au guichet ou au comptoir?
  • Pourquoi les institutions perçoivent-elles des frais de gestion sur nos placements, peu importe leur performance?
  • Pourquoi devrais-je payer une pénalité sur mon hypothèque quand je la paie avant le terme?

:: C'EST LE DÉBUT D'UN TEMPS NOUVEAU?

Dans un geste (pour une fois) brillant, le Bureau de la concurrence du Canada conteste certaines pratiques abusives des grands créanciers.

La monnaie-maison Canadian Tire est probablement — malheureusement — en voie de disparition, mais si le Gouvernement met enfin ses culottes et tient tête aux grands créanciers, peut-être verrons-nous enfin de nouveaux programmes pour récompenser celles et ceux qui paient comptant?

:: À VOUS LA CAISSE

Saviez-vous que peu importe votre méthode de paiement, vous gonflez les coffres de Visa et MasterCard?


Qu'aimeriez-vous voir apparaître comme type de récompense pour inciter les gens à payer comptant ou par débit?

Mais surtout : en avez-vous assez de constater que peu importe où vous placez votre argent et comment vous décidez de régler la note, on pige encore et toujours dans vos poches?


Ensemble, à force d'échanges et de prises de conscience, nous continuerons notre poursuite de l'augmentation de notre pouvoir d'achat. Simplement. Promis!

Z'en dites?


vendredi 25 mai 2012

La combine HydroSolution, ou Comment s'assurer de payer 3 fois trop cher un article dont nous dépendons tous!


Une p'tite vite, pour se rappeler de toujours regarder au-delà de la simple mensualité d'un achat.

Louer un chauffe-eau pour 10,30 $ par mois (plus taxes), quelle bonne affaire!

Bonne affaire...? Pour vous, ou pour HydroSolution?



  • Coût d'achat d'un chauffe-eau 40 galons dans un magasin à grande surface : 285 $ (et pas réellement plus cher chez le plombier du coin);
  • Coût d'installation dudit appareil : appel de service + 2 heures de travail, disons 250 piastres, au pire;
    • ... et si vous êtes le moindrement débrouillard, vous pouvez parfaitement vous en tirer en le faisant vous-même. J'en ai personnellement installé 3 dans ma vie.
  • Durée de vie moyenne d'un chauffe-eau : 10 ans.
Donc :

285 $ + taxes + une 20aines de piastres de quincaillerie, si vous faites la job vous-même;
535 $ + taxes, si vous avez recours à un plombier;
1236 $ + taxes, en location HydroSolution (dont les tarifs augmentent annuellement, soit dit en passant) au bout de 10 ans.

:: DANS L'FOND D'LA CAISSE

Considérant les augmentations de tarifs constantes et récurrentes de HydroSolution (6,99 $ par mois en 2006, 10,30 $ par mois en 2012, donc  théoriquement 15 $ d'ici 10 ans), on en conclue qu'on pourrait faire installer un chauffe-eau neuf aux quatre ans et encore être gagnant vs l'offre de HydroSolution, ou le remplacer soi-même aux 2 ans et demi.

Est-ce que la « tranquillité d'esprit » que vous offre HydroSolution en vaut réellement le coût?

Si vous répondez oui, appelez-moi dès aujourd'hui! Je me pars justement une buisness de location de chauffe-eaux!


mardi 22 mai 2012

Tout ce qui tombe... Remontera?

Le billet qui suit est basé sur l'histoire vécue par un ami et collègue. Nous l'avons dramatisé un soupçon, simplement pour que les chiffres parlent un peu plus fort.


:: LA P'TITE HISTOIRE

Gustave (nom fictif, évidemment) est un brave gaillard. Début 30aine, une blonde, deux enfants, il incarne le profil type du travailleur québécois, du bon père de famille, de l'homme qui se soucie de son avenir.

Il y a trois ans, la providence lui sourit et il encaisse un remboursement d'impôt d'un peu plus de 2000 dollars. Il prend alors un peu de recul et constate que cet argent inespéré, combiné avec quelques économies personnelles, met à sa disposition un bô cinq mille qu'il aimerait placer et voir fructifier.

Le beau-frère de Gustave, conseiller pour la Libertine67, lui propose alors un placement « qui ne peut pas faire autrement que d'monter, j'te l'garantis! » Pas plus sot que son voisin, Gustave embarque dans l'épopée, sachant que pour tirer le maximum de son argent, il doit accepter une certaine part de risque; un placement qui donne du bon rendement fluctuera, ira même parfois dans le négatif, « mais ça remonte toujours », lui assure le beauf.

Les quatre premiers mois, le placement livre la marchandise tel que promis : 9,7 % de rendement. 5000 dollars deviennent 5163,64 $. Pas mal!

Puis, les « marchés » tombent.

Comme vous le savez probablement, la grande majorité des placements qui nous sont offerts sont en fait des fonds communs, où un administrateur de fonds place votre argent dans des obligations d'épargne et achète des actions en votre nom. Donc, quand les marchés plantent, ce n'est pas seulement votre taux de rendement qui y goûte, mais votre capital aussi!

Au 5e mois, Gustave constate que sa cagnotte a fondu à 2250 $. Merde! Mais le beauf est confiant et dit que tout devrait rentrer dans l'ordre d'ici quelques mois.

Au bout d'un an, Gustave commence à s'inquiéter, car son magot n'a repris qu'un peu de poil de la bête et se situe toujours dans les 2500 piastres, bien en deçà de la mise initiale... Malgré un rendement moyen de 16 % !

:: UN PEU DE CHIFFRES

Gustave sort la calculette et s'attaque aux mathématiques de la chose.

Il réalise avec effroi que ça prendra un sapré bout de temps avant de récupérer son ca$h; même si son placement offre un rendement stable et constant qui avoisine les 10 % — ce qui serait l'équivalent d'apercevoir le Christ marcher sur les eaux du Lac-aux-Castors — et que ce rendement perdure, il lui faudra 7 ans avant de retrouver son précieux cinq mille. Putain!

Gustave vient de prendre conscience que les placements sont rentables seulement dans la mesure où l'on a un capital qui travaille pour nous. Quand les marchés font la moue, votre capital fond. Vous perdez alors votre pouvoir d'achat et devez espérer que les taux augmentent encore plus pour retrouver votre situation initiale. Moche!

Simplement dit et vulgarisé un tantinet : 1000 piastres à 5 %; vous faites 50 piastres de profit.

Si votre capital fond un peu, disons qu"il descend à 800 $, votre placement devra faire du 6,25 % pour vous donner le même 50 piastres de profit. Sans compter le temps perdu à rebâtir votre magot et vous retrouver à la case départ... (Passe Go et réclamez 200 $ dans 4 ans seulement)

:: DANS L'FOND D'LA CAISSE

La mesure mise de l'avant par toutes les institutions financières pour vanter les « performances » de leurs placements, c'est le taux de rendement. Or, nous venons de le constater, ce seul chiffre est totalement insipide. L'exemple de Gustave le prouve : pour remonter de 2500 à 5000 dollars en trois ans (ce qui serait une attente tout à fait compréhensible de la part de notre bon bougre), il faudrait que le fonds dans lequel il a investi lui fournisse 23 % de rendement. Yishhhhhhh...!

Certes, quand on place notre argent, on fait confiance aux gens et aux institutions et on se convainc qu'ils gèrent notre argent comme si c'était la leur. Mais les marchés, eux, ne pensent qu'à eux. Et n'importe qui qui prétend pouvoir prédire les marchés — ne serait-ce que deux mois à l'avance — a autant de crédibilité à mes yeux que cette femme.

Au moins, avec Jojo, je l'sais que je perds mon temps et mon argent. Et je sais combien je vais perdre!

Z'en dites?

:: À VOUS LA CAISSE

Avez-vous une histoire similaire à partager? Avez-vous retrouvé votre mise initiale? Avez-vous fait le calcul pour constater quels seraient le taux et la fenêtre pour renflouer vos coffres? Nous serions curieux de connaître vos (més)aventures.

Peut-être qu'en partageant nos histoires et nos expériences, trouverons-nous meilleur endroit pour entreposer nos sous? Ou du moins, nous trouverons moins pire!

*****

Petite vidéo en prime, pour vous faire sourire!


vendredi 18 mai 2012

Garder l'oeil ouvert

Que fait-on quand des facteurs hors de notre contrôle nous gardent éveillés une bonne partie de la nuit? On lit!

Et que se passe-t-il lorsqu'on lit? Des neurones se croisent et notre esprit crée des liens.

Ces liens sont-ils toujours logiques et raisonnables, malgré le manque de sommeil? C'est vous qui m'le direz!

*****

J'aime bien — et de plus en plus — Major Blogue. Je ne dis pas que je suis en accord avec tout ce qu'on peut y lire, mais il vulgarise et s'intéresse à la finance et la fiscalité avec une approche que j'apprécie. Et il traite de sujets que La p'tite caisse ne désire pas nécessairement aborder, voire certains auxquels elle ne croit pas du tout. Ceci étant dit, ce n'est pas parce qu'on ne partage pas les idées d'un autre qu'on ne devrait pas l'écouter et s'informer. Au contraire. Je vous invite donc à suivre l'ami Major.

Bref, quand Major nous explique pourquoi il n'aime pas l'idée d'acheter des actions Facebook* et pourquoi l'aventure semble déjà gonflée aux méthamphétamines, j'écoute son propos.

Et quand, 3 cliques plus loin, j'apprends sur le site de Radio-Canada qu'une surprise n'attend pas l'autre dans l'univers des investissements banquiers, j'y vois non seulement une coïncidence inouïe (NDLR : Wow! deux mots à trémas consécutifs...), mais surtout un lien fort et évident :

Les marchés boursiers, c'est de la spéculation pure et simple; la valeur des entreprises — donc, la valeur de leur action — est de plus en plus théorique, virtuelle et arbitraire. Vous n'achetez rien de concret; ce n'est ni de l'équipement, ni de l'immobilier, ni même un produit ou un service que vous monnayez. Vous achetez l'espoir que les gens à qui vous laissez votre argent en feront bon usage. Vous achetez l'espoir que le produit ou service offert par l'entreprise — qu'il soit bon ou pas, utile ou non, respecté ou détesté — sera populaire auprès de sa clientèle. Vous achetez des promesses, des hypothèses et des prières.

Vous faites un périlleux saut de l'ange en espérant que la chute se fasse vers le haut, plutôt que vers le bas.

L'appât du gain peut sembler séduisant, tel le chant de la sirène, mais les marins qui succombèrent à ces mélodies enchanteresses terminaient souvent leur voyage échoués ou naufragés.

Z'en dites?

* Notez que La p'tite caisse n'aime pas le principe des actions, point. Un billet à ce sujet est d'ailleurs dans le four et devrait vous être servi sous peu.


mardi 15 mai 2012

Une lecture que l'on devrait reprendre chaque premier du mois

Peu importe que vous soyez — ou non — d'accord avec chacun des 34 points, je vous suggère de relire cet article périodiquement afin de vous redonner le p'tit coup de fouet nécessaire pour atteindre vos objectifs persos, familiaux et économicos.

34 Things I’ve Learned About Life and Adventure

Z'en dites?


vendredi 11 mai 2012

Pour ne plus nager dans les dettes


J'avoue. La possibilité d'avoir sa propre piscine creusée pour la modique somme de cent piastres par mois; y'a de quoi faire rêver plusieurs d'entre nous.

Mais pour la Banque Nationale et Desjardins, la perspective d'empocher 10 000 bidous en intérêts, c'est encore plus alléchant!


C'est ce que dénonce cet article sur le site de Protégez-vous. Encore une fois, l'offre mensuelle semble alléchante, mais un rapide calcul nous démontre à quel point ce rêve de piscine peut (littéralement) devenir un énorme trou!

Sauter sur le tremplin Trévi, c'est accepter de payer le tiers plus cher pour votre oasis estival. Le tiers. 33 % plus cher. Vlan! Sans crier gare.

Qui plus est, le taux qu'on vous offre aujourd'hui est variable; vous signez donc un chèque en blanc aux institutions financières. Dans 3 ans, vous n'avez aucune certitude de cossé les marchés auront bin l'air et de combien qu'on vous chargera en intérêt (pis une piscine, c'est pas comme si on pouvait la vendre sur Lespac pour renflouer les coffres!). Ce 100 piastres par mois, qui vous semble si abordable aujourd'hui, pourrait rapidement devenir un fardeau énorme qui diminuera votre pouvoir d'achat sur une dizaine d'années ou plus.

« Oui, mais, j'aimerais ça moi, avoir une piscine! »

Je vous comprends. Et vous propose une alternative (non : pas celle d'aller à la piscine municipale pour les 20 prochaines années...).

Avancé par Tim Ferris, auteur du livre « The 4 Hour Work Week », le concept de miniretraites me plaît bien (et j'y reviendrai dans un article futur). En gros, Ferris propose qu'au lieu de nous démener à accumuler du cash jusqu'à 65 ans pour ensuite en profiter (peut-être, selon notre état de santé et notre situation à ce moment-là), nous devrions plutôt profiter de nos économies de façon ponctuelle et planifiée. Je simplifie son raisonnement, mais pour l'instant, ça nous suffira.

Vous avez de l'argent dans un REER en ce moment (ou dans tout autre placement)? Pourquoi ne pas vous offrir une miniretraite, i.e. vous offrir cette piscine creusée? Et, comme nous le proposions précédemment, prendre les 100 $ par mois pour rebâtir vos économies.

Ce qui m'amène à réitérer ma hantise des REER : vous avez présentement de l'argent de côté dans un REER. Bravo. Vous l'avez mis là pour économiser de l'impôt à un taux X. Vous désirez maintenant profiter de cet argent, aujourd'hui même? C'est votre droit et je vous comprends! Mais en le retirant, vous allez sans l'ombre d'un doute payer un taux d'imposition supérieur à X. C'est plate, hein?

Et c'est le principe des institutions financières : d'un côté, vous faire croire que vous ne devez pas toucher à votre propre argent, et de l'autre, vous reprêter de l'argent pour que vous réalisiez vos projets et rêves. I > R.

:: DANS L'FOND D'LA CAISSE

Que ce soit l'achat d'une piscine, d'une voiture, d'un divan ou d'une télévision, se limiter à r'garder la mensualité offerte par le commerçant est dangereux : on perd de vue la somme que nous flamberons en intérêts. Chacun de nos achats mérite un petit temps d'arrêt, un rapide calcul, pour s'assurer d'emprunter le chemin qui a le moins d'impact sur notre pouvoir d'achat. Mais surtout, il ne faut pas avoir peur d'envisager des scénarios hors-normes, des scénarios qu'on connaît moins, puisqu'ils sont moins rentables pour les Monstres économiques.

Z'en dites?


mardi 8 mai 2012

Dans' vie, tout se négocie! (et le service a un prix)


:: PRÉAMBULE

Quand j'évalue le prix d'un bien ou d'un service, plusieurs facteurs entrent en ligne de compte. Certes, la série de chiffres à gauche du symbole $ est l'une des choses que j'évalue. Pas plus con qu'un autre, j'me dit que plus ce nombre est petit, mieux j'm'en tire.

Mais d'autres facteurs — que certains qualifierons de philosophiques ou qualitatifs — viennent également teinter ma décision finale. J'irais même jusqu'à dire que ces facteurs vont souvent l'emporter sur le simple price tag.

Merci à karoussel pour l'illustration


Acheter d'un commerçant local revêt de l'importance à mes yeux, et encourager l'économie de mon quartier a une certaine valeur monétaire; je suis prêt à payer un peu plus cher pour encourager le quincailler du coin, pour qu'il demeure en affaires, contribue à l'essor de ma ville — ce qui contribue à maintenir la valeur de ma maison — et simplement pour qu'il soit là, près de chez-moi, pour me dépanner le samedi après-midi quand j'ai besoin de deux boulons (l'alternative étant de partir en expédition pour aller virer au Smart Center, perdre un temps fou sur la route, dans le stationnement et à courir après le gars de l'allée 28 pour trouver la maudite bolt dont j'ai besoin).

Idem pour une entreprise socialement responsable, qui contribue à améliorer ma qualité de vie et minimise le fardeau social (McDo fait rouler le système de santé à plein régime, alors que Subway a le mérite d'offrir un produit moins néfaste. La sandwicherie du coin, c'est encore mieux!)

Mais ce que j'encourage fortement, c'est la qualité du service qu'on m'offre. Faire changer 4 pneus chez Canadian Tire coûte probablement moins cher que chez le garagiste, mais pour le jeunot qui s'acharne sur ma bagnole (et que je ne rencontre même pas en personne), je ne suis que le client 2457113. Mon garagiste du coin, lui, me connaît par mon nom, sait que je suis un bon et fidèle client et saura me conseiller judicieusement sur les réparations urgentes, les entretiens à venir et ceux qui peuvent attendre ou simplement être ignorés.

:: LE NERF DE LA GUERRE

Je fais affaire avec le même courtier en assurances depuis plus de 10 ans. Avec la même compagnie, la même conseillère. Et même si je ne lui parle qu'une ou deux fois par année, Madame Goyette me connaît et sais me conseiller. Et les rares fois où j'ai eu à faire des réclamations, elle m'a toujours aiguillé et aidé dans mes démarches, ce qui rend le processus christement moins douloureux.

Chez-nous, le mois de mai, c'est le mois des renouvellements d'assurances : auto et habitation. Je les ai justement reçus la semaine dernière. Un peu — lire vachement — surpris des nouvelles primes, j'écris à Madame Goyette pour lui demander pourquoi les assurances auto augmentent de 15 $ par mois (15 % de plus) et pourquoi les assurances de la maison grimpent de 25 $ par mois (37 %).

Elle me répond gentiment que les assurances auto, c'est la nouvelle prime de ma compagnie actuelle (L'Unique) et que pour la maison, il s'agit d'une conséquence de l'achat de Axa (mes anciens assureurs) par Intact. Axa était reconnu pour leurs primes agressives dans certains produits, mais Intact m'offre la même couverture selon leur grille tarifaire. Elle a fait le tour de ses fournisseurs et que c'est le prix le plus bas qu'elle peut m'offrir.

Bon... Magasinons!

J'appelle Desjardins.

Après un questionnaire d'une 15aine de minutes, on m'offre la maison pour 71 piastres par mois, pis les autos pour 100. La conseillère — à qui j'ai honnêtement avoué que je magasinais pour comparer — essaie mordicus de me faire mordre à son hameçon sur le champ. « Je vais quand même offrir la chance à ma courtière actuelle de présenter une contre-offre », je lui explique. « Elle m'a toujours offert un excellent service et je suis certain qu'elle pourra être compétitive ». La conseillère Desjardins s'empresse de me dire : « elle n'y pourra rien Monsieur. Je suis au courant de la transaction Axa/Intact et elle a les mains liées. »

Écoute... Pas plus fou qu'un autre, j'me dit que ça ne me coûte rien d'essayer. D'un coup que...

Re-courriel à Madame Goyette pour lui faire part de l'offre de la concurrence et lui demander si, avec cette offre en main, elle ne peut pas contacter les assureurs et leur demander de faire un effort. Je n'exige même pas de battre l'offre de Desjardins; juste de sentir qu'on fait un effort pour satisfaire un client de longue date. Je lui donne la soumission Desjardins. En fait, je sais que je lui donne des munitions pour aller au front en mon nom.

Réponse le lendemain. Voitures à 105 $ par mois, maison à 79.

Bien que cette offre soit supérieure à celle de Desjardins, je l'accepte avec un large sourire. Pourquoi? Parce que j'encourage un courtier indépendant. Mais surtout, parce que le service impeccable de Madame Goyette au cours des dix dernières années, ça vaut quelque chose. Dans ce cas-ci, un maigre 150 $ par année. Je dors l'esprit tranquille parce que je sais que si une couille survient, Madame Goyette s'en occupera personnellement (de mon dossier, et non de la couille...), comme elle l'a toujours fait. Alors que chez Desjardins, la conseillère qui vend n'est pas celle qui renouvelle n'est pas celle qui traite les réclamations n'est pas celle qui... V'voyez l'topo?

:: DANS LES FONDS D'LA CAISSE (au pluriel, parce qu'il y a deux morales à cette belle histoire)

Primo : tout se négocie dans la vie. Ne vous sentez jamais trop petits, trop insignifiants face aux Grandes Financières et autres monstres économiques. Les assurances se négocient. Les taux hypothécaires se négocient. Le prix d'une voiture — et les options qu'on vous offre gracieusement — se négocient. Le taux de votre carte de crédit se négocie. Une entreprise qui ignore et néglige les « petits » comme vous est une entreprise qui ne mérite pas votre confiance.

Secundo (e più importante) : nous avions déjà abordé le sujet sous un autre angle, mais il est primordial de consommer intelligemment. L'étiquette la plus abordable est sans l'ombre d'un doute la plus rentable à (très) court terme, mais retirez vos oeillères et préconisez une approche holistique. Les quelques dollars que vous sauvez aujourd'hui pourraient vous coûter très cher à moyen et long terme. On oublie souvent que le service que nous offre un commerçant, ça se traduit aussi en dollars. À vous de déterminer combien ça vaut pour vous.

Un courtier d'assurances qui facilite vos démarches en cas de sinistre; un quincailler au coin de la rue*; un pain fait à la main par un boulanger qui égaie votre ville ou votre village; un pneu plus dispendieux, mais plus durable et installé par un garagiste qui en profite pour vérifier gratuitement vos freins et vous aviser des entretiens nécessaire à venir (pas vous vendre une réparation bidon) : ce sont tous des choix qui me coûtent plus cher aujourd'hui, mais me permettent de prévoir les dépenses à venir, de faciliter ma vie et maintenir ce que j'appelle mon patrimoine économique. Et ça, ça n'a pas de prix.

Z'en dites?

* Faut absolument que j'vous parle de mon quincailler à Saint-Hippolyte, un tout petit Rona plein à craquer. Chaque fois que j'y vais, je suis personnellement accueilli et chaque client est accompagné par un des 4 ou 5 préposés présents, qui s'assure que vous trouviez chaque item sur votre liste. Sincèrement, ça fait chaud au coeur en cette époque où on nous a habitué à des préposés aux tabliers verts ou oranges, responsables de leurs 3 rangées et pas plus. Et honnêtement, avec un service de la sorte, m'en fous pas mal de payer ma bolt dix cennes de plus...


mercredi 2 mai 2012

PaieTrop-Canada?

Je vous suggère cet excellent article (tiré de Major Blog) qui présente de façon claire et vulgarisée le cossé du pourquoi qu'on se pompe quand on passe à la pompe.

Soit, mais ça n'explique toujours pas pourquoi l'essence augmente de façon spontannée la veille d'un long weekend ou quelques jours avant les s'maines de la construction...


mardi 1 mai 2012

Retour sur investissement


Désolé pour le calembour, je ne pouvais m'en empêcher (retour sur vos commentaires... sur investissement... La pognez-vous?)

*****

Il y a quelques mois, j'ai officiellement lancé La p'tite caisse (je dis officiellement parce que je préparais déjà des billets et articles depuis quelque temps et en publiais, sans trop de tapage publicitaire...).

Mercredi dernier, nous avons franchi la barre des 3000 visites sur le site; chaque article génère une centaine de consultations. Et La p'tite caisse, elle est contente de ce résultat!

Tout d'abord, j'aimerais vous remercier profondément pour tous les bons mots d'encouragement. Sincèrement, je ne m'attendais pas à tant de positivisme et un accueil aussi chaleureux. J'écris principalement pour le plaisir de manier la plume (... le clavier...). Que quelques initiés me lisent, c'aurait déjà été un accomplissement. Mais voilà, votre nombre, votre enthousiasme, votre implication, votre participation et votre intérêt à partager La p'tite caisse avec votre entourage me motivent à aller encore plus loin dans ma démarche. Sans vos nombreux référencements — Facebook et autres — nous n'aurions jamais atteint cette portée. Merci, bravo à vous tous et s'il vous plaît, si vous croyez au propos de La p'tite caisse, continuez de partager!

J'aimerais faire un petit recap des trois principaux commentaires qui m'ont été formulés jusqu'à présent. Je m'attarderai aux commentaires constructifs plutôt qu'aux éloges : je crois fondamentalement que l'échange d'idées et les débats sont ce qui font avancer les choses. La complaisance, c'est pas trop constructif. Et le pas constructif, j'aime pas.

:: L'ASPECT SOCIAL

Plusieurs ont salué la noblesse de l'effort individuel que je prône (le pouvoir de l'individu), mais ont souligné que — selon eux — le problème des finances personnelles est fondamentalement un enjeu social; sans changements de la part des gouvernements, de la loi sur les banques et du crédit, d'un rééquilibre entre les 10 % de riches qui contrôlent 90 % du capital (et 90 % de moins nantis?), certains lecteurs craignent que le statu quo soit inévitable.

J'en parlerai plus longuement dans un prochain billet, mais si nous ne changeons pas d'abord nos propres habitudes personnelles et familiales, le besoin de changement social ne se manifestera jamais. Agir localement pour influencer globalement; voilà mon leitmotiv. Si nous attendons sagement que le sommet de la pyramide prenne des décisions pour améliorer notre sort, nous devrons faire preuve d'une patience exemplaire, voire éternelle... Et nous avons le devoir d'agir, plutôt que de simplement dénoncer et manifester; qui se souvient du mouvement Occupy, plein d'espoirs fondés et justifiés, mais quasi mort au feuilleton?

Au contraire, si la majorité propose et adopte de nouvelles façons de faire, le sommet de la pyramide n'aura d'autre choix que d'entériner ces méthodes. Si on ne fait que dénoncer, on se retrouve malheureusement à la merci des médias et de leur ordre du jour.

Les industriels et financiers de ce monde font de la buisness pour faire des sous. Les politiciens font campagne pour être élus. Si nous tous, en tant que vaste majorité, changeons les règles du jeu, ils n'auront d'autre choix que de nous suivre. Le secret est de comprendre le système et de le maîtriser afin de jouer la game selon de nouvelles règles : les nôtres.

Deux lectures que je vous propose à ce sujet (en Anglais, désolé...) : le livre The Art of Non-Conformity de Chris Guillebeau et un article du New-Yorker, When Underdogs Break the Rules.

:: L'ASPECT ÉCONOMIQUE

Plusieurs ont aussi exprimé le sentiment que leur situation personnelle ou familiale les empêche de participer au débat et d'adopter les trucs proposés. Je leur concède un point : j'essaie de ratisser assez large avec les sujets abordés et suis conscient que ce ne sont pas tous les articles et trucs qui s'appliquent à chacun d'entre nous. Ce point fera aussi l'objet d'un billet à venir, mais retenez ceci : pigez parmi les trucs et conseils, adoptez ceux avec lesquels vous vous sentez à l'aise et appliquez-les selon votre bon vouloir.

Cependant — et j'en ai la certitude pour l'avoir vécu moi-même au cours des différentes étapes de ma vie personnelle et professionnelle — il n'y a aucun contexte qui vous empêche de prendre votre situation économique en main.  Étudiant? Entrepreneur? Salarié? Chômeur? Sans empoi? Monoparental? Célibataire? En couple? Locataire? Proprio? Chacune de ces situations a ses limitations et ses particularités. Mais surtout, ses possibilités!

La capacité de modifier votre situation actuelle, d'accroître votre pouvoir d'achat et d'améliorer votre sort économique ne dépend pas de votre état présent, mais bien de votre volonté à vous y attaquer, de votre niveau de connaissance et de conscience. Vos actions et vos choix sont les véritables vecteurs. 

La p'tite caisse, c'est justement ça : une tribune qui veut informer, éduquer et conscientiser, qui veut éveiller l'esprit critique et la réflexion. Le reste de chemin — les choix et l'engagement — ne dépend que de vous, peu importe votre passé et votre présent. Vous êtes toujours maîtres de votre cheminement, dès la seconde qui suit.

:: L'ASPECT ESTHÉTIQUE

Eh oui... Je sais... Le template de base Blogger n'est probablement pas la plus belle création artistique que le web ait vu. Un jour, quand j'en aurai le temps et les moyens, probablement que La p'tite caisse deviendra une oeuvre incroyable; un bonbon pour les yeux, pour l'âme et le cervelet. Mais pour l'instant, ça me convient. Les idées d'abord, l'emballage ensuite. Comme je l'ai dit à moultes reprises à certains de mes collègues : À quoi ça sert d'avoir la plus belle étiquette au monde si la soupe dans la canne goûte pas bon? Pour l'instant, on travaille la recette. Une fois que les gens aimeront la soupe, on f'ra une belle étiquette. Entretemps, j'essaierai d'ajouter de belles illustrations de temps en temps (d'ailleurs, un gros merci à karoussel pour ses contributions au blogue).

:: À VOUS LA CAISSE

Je lance l'invitation à chacun d'entre-vous : si pour quelque raison que ce soit, vous entretenez une infime croyance que vous êtes dans une situation où vous ne pouvez strictement rien faire pour améliorer votre situation, manifestez vous! Je suis certain qu'ensemble, on trouvera bien un ou deux trucs applicables à votre réalité. Mais surtout, on vous aidera à retrouver la motivation et la conviction que c'est toujours possible — voire réaliste — d'augmenter votre pouvoir d'achat.

Z'en dites?