Manifeste

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lundi 26 mars 2012

Quand une conseillère mord la main qui la nourrit...


Dans un article précédent, je vous avais promis une anecdote pour vous démontrer à quel point les institutions financières essaient de nous convaincre (nous anesthésier?) de l'importance d'investir et d'économiser et de placer et de REER-iser, alors que ce n'est souvent pas la voie la plus avantageuse pour nous, simples consommateurs. Voici cette anecdote.

Au printemps 2011, j'ai vendu mon bloc : un immeuble de 5 logements à Montréal. Acheté en 2001, le bloc a probablement passé les 10 plus belles années de sa vie, alors que je l'ai jalousement entretenu, constamment amélioré et rénové. Dix ans plus tard, il est passé aux mains d'un jeune couple qui — je le crois et l'espère — en prendront également soin.

Et nous — après 10 ans de travail, de soucis et de gestion —, nous avons dégagé un profit de cette vente. Une somme appréciable avec laquelle nous hésitions entre 2 options :
  • Appliquer cette somme sur l'hypothèque de notre maison (25 ans, 3,25 % taux fixe sur 5 ans);
  • Placer cette somme et en tirer un rendement.
La plupart de mes amis — dont l'un, conseiller financier — ne cessaient de me répéter qu'il fallait placer ou investir cette somme. Selon eux, c'était clairement l'option la plus rentable. Mes calculs à moi me prouvaient le contraire. Et aucun de mes amis ne pouvait, chiffres à l'appui, me démontrer le bien-fondé de leur théorie. Ils me parlaient de taux, d'amortissement, de retour sur investissement, d'avantages fiscaux, de crédit d'impôt, de pluie et de beau temps. De beaux concepts et de belles théories, mais leurs chiffres étaient absents à cette discussion. Et les miens se trouvaient bien seuls.

Toujours ouvert d'esprit, j'ai donc pris rendez-vous avec ma conseillère chez Desjardins et lui ai posé la simple question suivante : « Madame, devrais-je consacrer cette somme à mon hypothèque, ou me suggérez-vous un placement quelconque? »

Sa réponse fut brève, surprenante, mais surtout honnête :
« Monsieur Plourde, nous faisons affaires ensemble depuis plus de 10 ans. Le Mouvement Desjardins voudrait que je vous conseille d'investir cette somme. Mais entre vous et moi, ce qui est le plus rentable pour vous, c'est de payer votre hypothèque le plus rapidement possible. »

Et vlan!

Ma conseillère m'a répété que ses patrons ne seraient pas nécessairement d'accord avec ce brin de sagesse (d'où le fait que je ne la nomme pas explicitement dans ce récit), mais a réitéré qu'elle serait incapable de me montrer d'autres chiffres que ceux qui appuient son propos et confirment mon intuition. Desjardins veut que je continue de payer mon hypothèque et que j'me bâtisse en parallèle un bas d'laine (parce que selon Desjardins, c'est important un bas d'laine!), mais ce n'est pas l'avenue qui mettra le plus d'argent dans mes poches; c'est l'avenue du système.

Mon avenue à moi :
  • payer l'hypothèque (et toute dette) ASAP;
  • se ménager ainsi beaucoup d'intérêt (une maison hypothéquée coûte beaucoup plus cher que son prix initial);
  • économiser ensuite avec le lousse budgétaire que permettent les paiements amoindris;
  • et si jamais j'me retrouve dans la grosse merde, j'ai toujours une marge hypothécaire sur laquelle je peux me rabattre.
:: DANS L'FOND D'LA CAISSE

On l'a évoqué précédemment : pour les institutions financières, I (les intérêts qu'ils vous imposent) doivent invariablement être supérieurs à R (le rendement qu'ils vous offrent).

N'allez pas croire que dans tous les cas, payer une dette est plus payant que de tirer avantage d'un investissement; il y a de rares exceptions où l'inverse est possible. Mais je vous le répète : prenez toujours le temps de calculer. Les pions du système en place — souvent malgré eux et à leur insu — font la promotion d'un discours prémâché. Un discours qui nourrit la bête économique. Mais les chiffres, eux, ne mentent jamais.

Calculez combien vous coûte réellement un achat ou un prêt; calculez ensuite combien vous rapporterait réellement ce montant, si investi. Présentez vos chiffres et vos calculs aux conseillers et planificateurs de ce monde. S'ils peuvent vous contredire et vous présenter un raisonnement qui tient la route, soit. Mais s'ils se perdent dans des explications incompréhensibles, ont recours à des théories fiscales que vous ne saisissez pas ou — pire encore — vous font sentir que vous faites face à des enjeux trop complexes pour que vous les compreniez, méfiez-vous.

Parce qu'un vrai conseiller saura vous convaincre, pourra vous montrer des chiffres qui parlent et fera preuve d'honnêteté, de transparence et de confiance en vos moyens.
La vérité, c'est que votre intuition vous pointe souvent dans la bonne direction. Vos connaissances en finance personnelle ne sont pas si nulles que vous le croyez. Vous avez les moyens et la capacité de prendre les décisions les plus avantageuses pour vous.
Z'en dites?

:: À VOUS LA CAISSE

Revivez votre dernière rencontre avec votre banque, caisse, conseiller ou comptable. Êtes-vous sorti de la pièce en vous sentant dépassé par les événements, étourdi par tant d'explications? Est-ce que cette personne a réussi à vous faire changer d'avis, sans que vous sentiez que ses arguments étaient tangibles et réalistes? Vous êtes-vous soudainement affublés d'une étiquette j'suis trop niaiseux pour comprendre? Le regrettez-vous? Parlez-nous en ici, en commentaire.


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